Menu
Libération
Interview

«L'APE pourrait attirer les hommes»

Article réservé aux abonnés
Dominique Meda, philosophe et sociologue du travail :
publié le 20 septembre 2005 à 3h45
(mis à jour le 20 septembre 2005 à 3h45)

Philosophe et sociologue du travail, Dominique Meda explique la logique qui préside à cette réforme du congé parental.

Ce gouvernement semble avoir adopté la religion «activité des femmes et natalité». Une bonne chose ?

Ils se sont rendu compte que le système actuel de congé parental comportait de gros défauts. Plusieurs études montrent qu'après un arrêt d'activité de trois ans les femmes retrouvaient des postes moins qualifiés. Ce n'était donc pas une formule attrayante pour de nombreuses personnes. De manière plus large, tout ce que l'on martèle depuis dix ans à propos du cercle vertueux «taux d'activité et natalité» s'est imposé dans le débat et les esprits. Un récent rapport de l'OCDE («Bébés et employeurs») montre désormais avec certitude que les pays développés qui ont la plus forte fécondité sont ceux où le taux d'activité des femmes est également le plus élevé. De façon plus fine, il montre que le taux d'activité féminin se développe là où les dispositifs de conciliation vie familiale-vie professionnelle fonctionnent. Les plus efficaces sont les dispositifs de garde financés par les collectivités. Ce rapport de l'OCDE est très important car il valide entièrement l'idée progressiste que ce n'est pas parce que les femmes travaillent qu'elles ne font pas d'enfants.

Que pensez-vous de cette réforme-là du congé parental ?

Le raccourcir à une année en le rémunérant proportionnellement aux revenus, c'est bien. L'indemnisation forfaitaire n'atti