Comme la veille, c'est à l'extérieur du tribunal que tout s'est joué. Ils avaient promis de venir plus nombreux encore, parole tenue. Plus de 400 lycéens de Seine-Saint-Denis, selon les Renseignements généraux, et des militants associatifs se sont massés hier sur le parvis du tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour clamer leur soutien à Guy Effeye, leur camarade camerounais menacé d'expulsion. Mais, comme la veille, l'audience a été ajournée. Sur décision de la préfecture, cette fois. Peu avant 13 heures, à l'heure où le jeune homme de 19 ans devait comparaître, un communiqué annonce la bonne nouvelle : «Le ministre de l'Intérieur a demandé au préfet de la Seine-Saint-Denis de donner, à titre exceptionnel et humanitaire, une seconde chance à M. Effeye.» Plutôt un sursis. Le texte précise en effet que , quand il aura passé son bac en juin prochain, Guy devra regagner «son pays».
Jusqu'au dernier moment, Dominique Noguères, son avocate, était convaincue que l'audience serait maintenue. Mais ce geste ne la surprend pas : «Vu l'ampleur de la mobilisation, il fallait faire tomber la pression. Quand on touche à des enfants ou des adolescents, il y a quelque chose qui ne passe pas. Cette décision prouve que si les préfets veulent faire quelque chose, ils le peuvent.» Un professeur du lycée, membre du Réseau éducation sans frontières, estime que cette décision «permet au ministre de sortir de cette crise sans trop perdre la face et nous donne le temps de prépa