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Libération

Le juge onaniste jugé à moitié apte à juger

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Un magistrat qui s'était masturbé en pleine audience écope d'un mi-temps thérapeutique. Qu'en faire?
publié le 22 septembre 2005 à 3h47

Que faire d'un magistrat atteint de troubles psychiatriques profonds, au point d'être déclaré irresponsable par quatre experts au cours d'une procédure pénale ? C'est la question qu'a soulevée, hier, le représentant de la chancellerie lors d'une audience disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui examinait le cas de ce juge devenu célèbre pour s'être masturbé en pleine audience, alors qu'il siégeait comme assesseur au tribunal correctionnel d'Angoulême. En octobre 2003, la Charente Libre avait raconté l'ahurissement de son journaliste, d'une avocate et de la femme d'un justiciable qui s'étaient rendu compte de ce que révélait l'air «égaré» d'un des deux assesseurs. Suspendu de ses fonctions, Philippe Z. avait été mis en examen pour «exhibition sexuelle», tandis que le garde des Sceaux avait saisi le CSM aux fins de poursuites disciplinaires.

A l'époque, l'affaire avait prêté à la gaudriole et suscité pas mal d'interrogations sur la gestion de carrière des magistrats. Hier, c'est un homme visiblement assommé de neuroleptiques qui s'est présenté devant ses pairs. Philippe Z., 41ans, dit : «Je trouve injuste que la maladie mentale s'abatte sur moi. Je l'ai pas choisie.» Il voudrait garder son travail et pioche dans les rapports d'experts psychiatres deux mots qu'il répète souvent : «Je suis curable et réadaptable.» A un moment, il rajoute : «Mais à quoi, je ne sais pas.»

En fait, la justice l'a déclaré irresponsable en janvier dernier et il a bénéficié d'un