L'initiative tombe à pic. Alors que le gouvernement place de nouveau l'immigration au coeur de ses préoccupations, l'Insee publie une étude sur vingt-cinq ans d'évolution de la situation des immigrés en France métropolitaine. De quoi battre en brèche nombre d'idées reçues. A commencer par son poids supposé. Après avoir doublé entre 1946 et 1975, la part des immigrés (personnes nées à l'étranger de parents étrangers) dans la population est en effet restée depuis relativement stable (7,4 % de l'ensemble en 1999). En 2004, ils étaient 4,5 millions âgés de plus de 18 ans à résider en métropole (dont la moitié sont installés depuis plus de vingt-cinq ans), soit 9,6 % de la population du même âge, contre 8,9 % en 1999.
Depuis 1975, le profil des migrants s'est cependant modifié. Avec la crise, l'immigration économique s'est progressivement tarie pour faire place à une immigration largement fondée sur le regroupement familial, et donc essentiellement féminine. «Si la population immigrée a légèrement augmenté entre 1975 et 1999, c'est uniquement du fait des femmes», souligne l'Insee. «Sur la période, le nombre d'hommes immigrés est resté stable, tandis que celui des femmes a progressé de 25,9 %, passant de 1,7 à 2,1 millions». La tendance se confirme : en 2004, 50,3 % des immigrés sont des femmes.
Les origines géographiques se sont diversifiées. Depuis la fin des années 1960, la part des immigrés nés en Afrique a doublé (19,9 % en 1968, contre 39,3 % en 1999), et celle des migrants ve