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Libération
Interview

Questions à... Stéphane Marcovitch, délégué général de l'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet

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Le projet d'imposer un filtrage par défaut de certains sites pour protéger les mineurs est dans les cartons. La mesure pourrait être annoncée, aujourd'hui, à la Conférence de la famille.
publié le 22 septembre 2005 à 3h47

Le projet d'imposer un filtrage par défaut de certains sites pour protéger les mineurs est dans les cartons. La mesure pourrait être annoncée, aujourd'hui, à la Conférence de la famille.

Est-ce une bonne idée ?

L'objectif est louable mais va créer un sentiment illusoire de sécurité. Le gouvernement veut faire croire qu'une loi peut supprimer les sites susceptibles de heurter les enfants. Mais les fournisseurs d'accès Internet (FAI) ne sont pas capables de mettre en place une barrière électronique qui empêcherait les internautes de naviguer sur des sites identifiés grâce à des mots-clés. A moins d'installer des logiciels de filtrage dans les 12 millions de foyers connectés. C'est irréaliste.

Comment la mesure pourrait-elle s'appliquer ?

Il faudrait autoriser uniquement les sites préalablement installés sur les machines des FAI. Une fois le filtrage activé, les internautes n'auraient donc plus accès à l'Internet. Des sites comme «Libération» ne seraient plus accessibles car il peut y avoir des images violentes. Le projet ne vise en effet pas les contenus illégaux, mais les contenus qui peuvent heurter les enfants. Il ne resterait pas grand-chose : en gros, les sites de «Pif gadget» et de Disney.

Vous critiquez la démarche et son coût...

Le filtrage autoritaire, c'est le contraire de l'accompagnement pédagogique. Les parents s'imagineront qu'ils n'ont plus besoin de discuter des dangers du Net. Comme si on espérait éviter les risques en interdisant aux enfants de sortir. Et quand le