Déminer, vite. La conférence de presse de rentrée universitaire de Gilles de Robien, le ministre de l'Education nationale, et de François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, s'est déroulée sur fond d'attaques croisées, à gauche des syndicats étudiants, à droite de Nicolas Sarkozy.
Ce dernier a en effet publié dans Le Monde daté d'hier une tribune roborative sur les défis de l'enseignement supérieur et de la recherche qui fait ressortir plus cruellement encore l'immobilisme de la droite depuis trois ans et demi. Le président de l'UMP et ministre de l'Intérieur plaide pour une autonomie renforcée des universités et dénonce les vices structurels d'une université française sous-financée par rapport aux autres pays de l'OCDE, et surtout doublement «marginalisée» : par les grands organismes (CNRS, Inra, etc.) dans sa mission de recherche, et par les grandes écoles dans sa mission de formation des élites.
Gilles de Robien, qui «ne partage pas [ce] pessimisme», a pourtant donné raison à l'accusation implicite d'immobilisme portée par Sarko : l'année 2005-2006 prolongera des choix antérieurs, qu'il s'agisse de l'harmonisation européenne des diplômes via l'instauration du LMD (licence-mastère-doctorat), de la création de 1 000 postes (obtenus par les chercheurs) ou du maintien d'un système d'aide sociale qui permet de donner un coup de pouce à 30 % des étudiants mais demeure inéquitable (les plus riches et les plus pauvres en tirent avantage, mais il