Rochambeau, l'aéroport de Cayenne en Guyane, est modeste en matière de trafic aérien. Mais, pour le trafic de stupéfiants, il monte sur le podium national. Pour l'importance des saisies, il arrive même en troisième position, derrière Roissy et Orly. Les douaniers sont donc supposés y être vigilants. Aussi, lorsqu'une dame de 50 ans, en partance pour Paris, a présenté, le 18 septembre, un document à en-tête du ministère des Affaires étrangères, indiquant qu'elle travaillait pour le compte de l'«office international des épizooties» et qu'elle transportait des «échantillons de sables à des fins scientifiques» ­ échantillons qu'en aucun cas il ne fallait ouvrir ­, ils ont montré au chef la lettre. Et, à y regarder de près, l'en-tête n'avait pas l'air si vrai que cela, imitation «grossière», selon la douane.

En fait, les bagages de la dame contenaient dix-sept kilos de cocaïne, ce qui représenterait près de 1,5 million d'euros sur le marché métropolitain. La femme, de nationalité française, était d'ailleurs connue des services chargés de lutter contre le trafic de drogue. La ruse était certes grossière, «mais, estime la procureure de Cayenne, il y a une telle masse de passages de drogue à Rochambeau, notamment des "bouletteux" (qui avalent des boulettes de cocaïne ensachées, ndlr), que les ruses n'ont pas besoin d'être sophistiquées.» Pour les trafiquants, les quelques passeurs pris sont donc quantités négligeables. Ce mois-ci, deux saisies de 60 kilos chacune ont été réalisées da