Des petits couacs, des inquiétudes, mais aussi des résultats encourageants en ce qui concerne la participation de la population. Alors que le programme national de dépistage du cancer colorectal s'accélère en France, des spécialistes viennent de faire le point lors d'un colloque au ministère de la Santé.
Avec 36 000 nouveaux cas par an en France, les cancers du colon et du rectum sont l'une des tumeurs les plus fréquentes. L'une des plus meurtrières aussi, responsable de 16 000 décès annuels. L'idée d'un dépistage organisé s'est imposée après des expériences positives dans plusieurs pays, dont la France.
«Les trois études européennes ont obtenu des résultats concordants : une baisse de mortalité de 16-18 % dans la population générale, de 32-39 % chez les participants», argumente le Pr Jean Faivre, président du groupe technique national sur ce dépistage organisé. Le principe est le même que pour le cancer du sein : repérer la tumeur par des examens avant qu'elle ne se révèle par des symptômes cliniques.
En pratique, le dépistage fait appel au test Hemoccult II, qui recherche la présence de sang dans les selles. S'il est positif, une coloscopie est pratiquée, pour confirmer ou non le diagnostic. Puis le bilan est répété tous les deux ans, chez les 50-74 ans. Le programme a commencé en 2002. Aujourd'hui, on est presqu'à mi-chemin. Vingt-trois départements sont désormais opérationnels, avec des difficultés et des résultats variables. «Pour que le dépistage soit rentable, il faut qu