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Libération

Les fraudeurs à la loi SRU persistent et signent

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Le député UMP Eric Raoult souhaite rassembler les 742 mairies rétives aux HLM.
publié le 24 septembre 2005 à 3h49

Un étonnant vent de révolte souffle dans les villes résidentielles visées par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). Ces 742 municipalités comptant moins de 20 % de logements sociaux veulent se constituer en «coordination».

C'est du moins l'idée d'Eric Raoult, député-maire (UMP) de la commune du Raincy, et par ailleurs ancien ministre de la Ville dans le gouvernement Juppé. Il a pris sa plume pour écrire à ses 742 homologues, les appelant au «rassemblement» et au sursaut. «Je souhaite défendre l'image et l'honneur de ces élus caricaturés et stigmatisés. Il faut reconnaître la spécificité de nos villes et arrêter les anathèmes», nous a-t-il indiqué vendredi. Eric Raoult s'offusque des termes employés à l'encontre de ces maires qualifiés de «récalcitrants à la construction de HLM» ou de «hors-la-loi» puisque nombre d'entre eux n'appliquent pas l'article 55 de la loi SRU qui leur donne pourtant vingt ans pour parvenir à un quota de 20 % de logements sociaux sur le territoire de leur commune.

Mais cette subite montée au créneau semble plutôt motivée par une pression qui commence à s'exercer sur ces dites communes dans un contexte de crise du logement aiguë. Jeudi, au congrès des HLM à Nantes, le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, a jugé qu'il n'était «pas acceptable» que certaines de ces villes «ne fassent aucun effort» pour réaliser des HLM et que des «constats de carence» sont en train d'être établis. Selon la Fondation Abbé Pierre, un tiers de ces 74