Les Restaurants du coeur, qui viennent d'avoir vingt ans, préparent déjà leur campagne d'hiver. Durant cette saison, l'association caritative distribue 67 millions de repas. Mais le prochain budget européen, actuellement en discussion à Bruxelles, prévoit une baisse des subventions. Bernard Denerier s'en inquiète.
Quelles seraient les conséquences d'une baisse des aides de l'UE ?
La conséquence, c'est qu'on servirait trois millions de repas en moins cet hiver. Comme d'autres associations françaises, nous bénéficions du Pead, le Plan européen d'aide aux plus démunis, qui redistribue les surplus de nourriture. Avant, ces stocks étaient partagés entre les 15 pays de l'Union. Maintenant, nous sommes 25. Et les stocks ne grossissent pas. La France devait recevoir une aide alimentaire de 48 millions d'euros. Si le budget européen est voté tel quel, elle ne recevra que 38 millions.
Pour compenser cette somme, les donateurs seront-ils plus sollicités ?
C'est sûr, on va devoir réviser notre budget. Je ne sais pas ce qu'on va faire pour trouver l'argent manquant. Mais pour l'instant, les chèques des donateurs représentent 41 % de notre budget : c'est une limite difficile à dépasser. Le reste, ce sont les recettes des CD et DVD des Enfoirés, les partenariats locaux, et les subventions. On fonctionne avec environ 90 millions d'euros par an, qui financent notre campagne d'hiver, mais aussi des projets d'insertion. Impossible de fonctionner avec moins.
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