Aimargues, Aubord, Nîmes envoyé spécial
Le meuble de télévision, les assiettes, le presse-citron... Depuis deux jours, madame S. lave chaque objet de sa cuisine et de son salon. «Avant, on n'avait rien le droit de toucher, tant que l'expert n'était pas passé.» Le soir du déluge le 6 septembre madame S., 83 ans, qui habite à Aubord dans le Gard «depuis au moins soixante ans», a vu l'eau monter brusquement «jusqu'au plateau de la table» de sa salle à manger. Quelques jours plus tard, son village a été déclaré par le préfet comme «le plus touché de la région». Une commission interministérielle doit examiner jeudi les dossiers de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Dans le Gard, 88 communes en ont fait la demande et 92 dans l'Hérault. Les dégâts dans ces départements sont estimés à 27 millions d'euros (sauf secteur agricole, en cours d'évaluation), contre 1,2 milliard d'euros pour les inondations de septembre 2002, aux cours desquelles 24 personnes avaient trouvé la mort (contre un homme cette année). Rien de comparable en effet. Et heureusement, car peu de travaux ont été entrepris depuis, en dépit des promesses.
«C'est bien simple, explique Bernard Jullien, jeune retraité d'Aimargues (4 000 habitants, sud de Nîmes). J'en ai eu pour 900 000 francs de travaux (après les inondations de 2002, ndlr). Et qu'a fait la mairie depuis ? Rien ! Un projet de construction d'une digue de second rang (qui sert en cas de débordement d'une rivière, ndlr) a été validé par les e