Razac-sur-l'Isle envoyé spécial
Deux ans après, la canicule 2003 n'en finit pas de causer des dégâts. En Dordogne, alors que plus de 300 communes ont demandé à être classées en état de catastrophe naturelle, seules quatre ont obtenu une réponse favorable. Pour l'instant. Car le gouvernement, qu'on a connu plus pressé, continue de réfléchir à une indemnisation possible des sinistrés.
En attendant, la sécheresse de cet été n'a fait qu'aggraver la situation. Les maisons se lézardent et la colère enfle. Maxime et Thérèse ont 74 et 73 ans. Ils vivent à Anesse, où ils possèdent un charmant potager et une maison belle de loin, mais loin d'être belle. Depuis la sécheresse, la baraque part à vau-l'eau. En haut, les briques se craquellent. En bas, la pierre se fissure. Depuis l'intérieur du hangar, on voit le jour par une ouverture de plus de trois centimètres. «Les experts disent qu'il est dangereux de rester habiter là, racontent-ils. Mais nous, on n'a pas envie de partir. Pour aller où ? Aux frais de qui ?» La commune n'ayant pas été classée en zone de catastrophe naturelle, les réparations ne sont pas prises en charge par les assurances. Selon un expert, elles coûteraient plus de 40 000 euros.
Tous les jours, Maxime plante un bout de bois dans la fente, et tous les jours, il tombe. «Ça allait mieux l'hiver dernier, explique Maxime, dépité. La pluie avait réduit les fissures. Mais, depuis cet été, ça s'aggrave sans cesse.» Frédéric Daver, qui travaille dans un bureau d'études en géolo