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Libération

«On se ressemblait, toutes brunes»

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Des victimes de Patrick Trémeau donnaient hier une conférence de presse.
par Jacqueline COIGNARD et Gwénaëlle LAVENANT
publié le 27 septembre 2005 à 3h51

«D'accord, la prison, on doit en sortir, mais pas n'importe comment !, dit Anne Bordier, une «ancienne» victime de Patrick Trémeau. Pourquoi n'y a-t-il pas, en prison, de psychothérapie de groupe pour les violeurs ? Ça existe au Canada et ça marche.» La dernière fois que Trémeau a comparu aux assises, en 1998, elles étaient onze sur le banc des victimes (trois n'avaient pas voulu venir). Sept de ces jeunes femmes ont continué à se fréquenter. «On se ressemblait, des brunes aux cheveux longs, entre 25 et 30 ans, explique Marie-Ange Le Boulaire (1). On est devenues amies. On s'appelle, on se voit. Et pas que pour parler de lui.» Mais hier, c'est de lui qu'il était question, et des violeurs récidivistes. Convoquant une conférence de presse, elles ont proposé leur programme, qui repose sur une idée que résume Anne Bordier : «Qu'ils soient vraiment suivis à l'intérieur de la prison, et à leur sortie.»

Quand Trémeau a été libéré, elles ont reçu une lettre du juge d'application des peines. «On était certaines qu'il allait recommencer», dit Marie-Ange. Pourquoi ? «Parce que c'était un pro. Ses coups étaient archipréparés. Dans mon cas, par exemple, quand il a vu ma voiture arriver au parking, il savait où j'allais. Alors que la résidence compte douze bâtiments et quatre sous-sols.» Une fois leur prédiction réalisée, elles ont décidé de se réunir. «D'habitude, on se voit pour le plaisir. Là, on est arrivées à 19 h 30, mais on n'a pas réussi à aborder le sujet avant 23 heures. On n'en