Plus de trois mille citoyens et une cinquantaine de personnalités politiques, syndicales et associatives (1) ont basculé dans l'illégalité ces quatre derniers jours. Ils ont accepté de signer un texte de «solidarité» en forme d'appel à la désobéissance civile.
Baptisé «Vous nous prenez pour qui ?», ce texte édité par le réseau Education sans frontières relate au départ les déconvenues administratives d'une mère congolaise et de ses quatre enfants arrivés en France en 2001. Une femme déboutée du droit d'asile et cible d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière depuis début août. Cette histoire est devenue presque banale. A un accroc près : cette fois-ci, ce sont deux enfants qui bloquent la machinerie administrative. Pour ne pas être renvoyés dans le pays où leur père a disparu et où leur mère aurait été violentée, Rachel, 15 ans, et Jonathan, 14 ans, se sont volatilisés le 9 août. Ils sont aujourd'hui introuvables. Conséquence immédiate : la procédure d'éloignement qui visait leur mère est suspendue, la législation interdisant de rompre l'unité de la cellule familiale. Tant que les aînés n'ont pas réapparu, Barbe Makombo et ses deux cadettes de 10 et 12 ans ne peuvent être inquiétées par la Police aux frontières.
Relation. Pour localiser les deux «fuyards», la police n'a pas lésiné sur les moyens. Sur réquisition du procureur de la République, les domiciles d'une dizaine de personnes en relation avec la ressortissante de l'ex-Zaïre ont été «visités», à Sens (Yonne) e