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Libération

La France, ses fromages, ses universités

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Elle a pris conscience que son influence est aussi liée à la vitalité de son enseignement.
publié le 29 septembre 2005 à 3h52
(mis à jour le 29 septembre 2005 à 3h52)

La scène date de mai 2000 mais n'a rien perdu de son actualité. Vancouver (Canada) accueille alors le premier World Education Market. Dans les allées, un professeur d'université français arbore un badge indiquant qu'il enseigne à la Sorbonne. C'est faux. Il explique : «A l'étranger, c'est la seule façon d'être crédible pour un universitaire parisien...» L'anecdote en dit long sur la lente marche des universités françaises vers la globalisation de l'enseignement supérieur.

De ce point de vue, l'ampleur du contrat que la Sorbonne ­ la vraie ! ­ vient de signer avec Abou Dhabi marque une rupture importante : il montre que le domaine des humanités, réputé invendable, a bien une valeur sur le marché de la connaissance ; l'ampleur du projet le situe par ailleurs un cran au-dessus de tous les accords internationaux ou délocalisations que les grandes écoles pratiquent depuis des années.

Hasard du calendrier : son annonce intervient le même jour que la publication d'un rapport du Commissariat du plan intitulé Etudiants et chercheurs à l'horizon 2020 : enjeux de la mobilité internationale et attractivité de la France (1), et que la diffusion de la version finale d'un rapport du Sénat sur l'accueil des étudiants étrangers en France (2). Le tout, six mois après qu'un séminaire gouvernemental eut émis 35 «initiatives» pour favoriser l'attractivité de la France.

Les enjeux du «soft power»

Pourquoi une telle effervescence ? Parce que la France a pris conscience des enjeux liés au soft power. Cette expression a été form