Que s'est-il vraiment passé, mercredi soir, gare du Nord, où des échauffourées ont opposé policiers et voyageurs ? C'est la question posée, hier, par le Parti socialiste qui réclame au gouvernement «des explications» afin de comprendre pourquoi, mercredi vers 19 h 30, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des voyageurs mécontents. Une montée d'exaspération collective a en effet poussé les policiers au «dérapage».
Tout commence par une cohue sur les quais, après l'annulation de nombreux trains de banlieue. Les passagers veulent comprendre : «A l'accueil, on nous disait que des passagers étaient sur les voies, mais les écrans indiquaient qu'un train était en panne. Ces informations contradictoires ont fait monter la sauce. Les gens étaient excédés», raconte Thomas (1). La situation s'éternise et d'un coup, «la soupape explose». Des passagers s'énervent contre des agents SNCF. «Des types de la police nationale sont arrivés et, devant l'hostilité de la foule, ont pris peur. Ils ont attrapé un père de famille de 40 ans, l'ont molesté, aplati au sol, menotté puis emmené avec eux. La foule a tenté de prendre la défense du gars. C'est là que les flics ont sorti les lacrymos et ont pulvérisé à bout portant.» Une centaine de voyageurs sont atteints par des gaz lacrymogènes. «Ils aspergeaient tout le monde. Des poussettes, des vieillards», dit Bernard, un autre témoin.
La scène dure une dizaine de minutes. La foule s'éparpille mais trois usagers sont placés en garde à