«Le combat féministe aujourd'hui est international.» D'un léger coup de menton, Fadela Amara renvoie au «Ni putes ni soumises» de son tee-shirt, décliné en plusieurs langues et plusieurs alphabets : «Ni putas, ni sumisas» ; «Neither bitch nor submissive» ; «Varken hora eller kuvad»... La présidente du mouvement né il y a trois ans de la colère des filles des cités admet ne pas toujours savoir à quelles femmes s'adressent ces slogans. A vue de nez, tout le pourtour méditerranéen s'y retrouve, Arabes comprises. Elle concède : «Dans certaines langues, on modifie notre nom, histoire de ne pas choquer, d'être audible.» Refusant de s'appesantir sur ces adaptations lexicales, Fadala Amara enchaîne : « Si on ne lutte pas contre l'intégrisme religieux, quel qu'il soit, on restera impuissantes face à la recrudescence de pratiques archaïques comme les mariages forcés, le retour en force du symbole de la virginité ou les mutilations sexuelles.» De cette profession de foi, les Ni putes ni soumises font le fil conducteur des débats-rencontres qu'elles organisent à compter d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche à Dourdan (Essonne). L'occasion de réunir des intervenantes étrangères de premier plan. A l'instar de Rania El Baz, journaliste vedette de la télé saoudienne, sauvagement battue et laissée pour morte par un époux jaloux de sa réussite, de Nawal Saadaoui, figure historique du mouvement féministe égyptien, mais aussi de Talisma Nasreen, écrivain bengalie en exil depuis 1994, auteure de Laj
Ni putes ni soumises sans frontières
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par Nathalie Raulin
publié le 30 septembre 2005 à 3h53
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