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Libération

MBA, le superdiplôme qui repose sur des palmarès bidons

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publié le 24 octobre 2005 à 4h12

Coup sur coup, deux des trois gardiens du temple mondial des écoles de commerce viennent d'arriver aux mêmes conclusions : les palmarès publiés dans la presse ne vaudraient pas tripette, spécialement ceux des MBA (Master of Business Administration), la formation star des business schools : accessible à des cadres en exercice, coûtant des dizaines de milliers d'euros, elle constitue un accélérateur de carrière appréciable. Une douche froide pour les écoles françaises qui se réjouissent d'avoir casé sept écuries (1) dans le top 25 européen du Financial Times, HEC en tête.

Aux Etats-Unis, c'est l'AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) qui s'y colle. Arbitre des élégances depuis 1919 en matière d'accréditation des MBA, elle dénonce, dans un rapport intitulé The Business School Rankings Dilemma (2), les ravages des principaux palmarès qui régissent le marché mondial ­ ceux de Business Week, du Wall Street Journal, de US News & World Report et du Financial Times.

«Foire aux mensonges». La critique s'organise en quatre temps. D'abord, la méthodologie serait trop souvent fondée sur un seul critère, relève pudiquement l'AACSB, ces palmarès répondant à une seule question : combien (me) rapportera un dollar investi dans un MBA dans quelques années. Ensuite, le principe même du classement amène à créer des hiérarchies dérisoires entre formations de qualité identique. Et puis, les classements font du mal aux écoles : certaines embauchent des spécialistes uniquement p