Il a les épaules tombantes sous sa doudoune fatiguée. Même ses moustaches ont l'air triste. C'est un homme ordinaire. Une «personnalité standard», selon son avocat ; «sans ambition particulière», dit un expert ; «pas idiot, reconnaît le procureur, mais quelqu'un de banal qui se laisse aller». Lionel Attimon, agent hospitalier, devenu alcoolique à Contrexéville lors de son service militaire, était jugé par la cour d'assises de Créteil, lundi et mardi, pour avoir tué sa femme dans la nuit du 11 au 12 mai 2001. Ce crime avait mis un terme à plus de dix ans de vie commune avec Chantal, de seize ans son aînée. Une vie conjugale devenue infernale.
Jardinage. En 1990, Lionel Attimon se met en ménage avec Chantal. Il a 27 ans. Sa mère est gardienne d'immeuble, son père était typographe, avant de se faire licencier. Il a quitté l'école à 14 ans, pour faire de la mécanique. Il aime le jardinage et la pêche. Chantal est hôtesse d'accueil à la préfecture de police de Paris. Elle a déjà été mariée deux fois, a trois enfants. Quand elle rencontre Lionel, elle vit seule depuis plusieurs années et elle a peur de vieillir dans la solitude.
Sa famille n'a jamais accepté cette union. Sa mère, sa soeur, ses enfants, parties civiles, tous en noir, sont venus le dire à la barre. Sa mère raconte qu'elle n'a pas digéré que sa «petite Chantal» qui avait eu le «prix de la douceur» au pensionnat épouse Lionel Attimon. Un type «sans situation», qui oublie les majuscules au nom de famille quand il libelle