Naboudou Bamba, élève de première littéraire, a fêté ses 18 ans en mai. Elle s'est alors confiée à l'une des enseignantes du lycée Paul-Bert, dans le XIVe arrondissement de Paris, où elle est scolarisée : «C'est mon anniversaire. Je suis contente, mais ça va être le début des problèmes.» Comme pour tant d'autres lycéens étrangers, devenir majeur signifie en effet la fin d'un séjour autorisé en France. Naboudou a déposé une demande de séjour, qui lui a été refusée. Il y a un mois, la préfecture de police de Paris lui a fait parvenir une «invitation à quitter le territoire». Le délai expire aujourd'hui. Un rassemblement de soutien est organisé à midi devant le lycée Paul-Bert.
«Le droit d'étudier». Au retour des vacances de Toussaint, apprenant que Naboudou était menacée d'expulsion, les enseignants du lycée Paul-Bert se sont organisés. «Naboudou a soif d'apprendre, raconte Gisèle Jamet, professeur d'histoire-géographie. Elle doit avoir le droit d'étudier dans le calme et de réussir sa vie. Pour l'instant, malgré la menace, elle fait face.» Les profs se sont adressés à leurs élèves, révélant l'histoire de Naboudou, et l'urgence d'une mobilisation. Jusque-là, les jeunes ignoraient la situation administrative de leur copine, déléguée de classe. «J'avais peur de dire que j'étais sans-papiers, témoigne Naboudou. On ne sait jamais comment les gens vont réagir.» De classe en classe, dans les couloirs, dans la cour de récréation, les lycéens se sont fait passer le mot. Une pétition re