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Libération

Insertion à la carte pour malades psy

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A Tours, un psychiatre a ouvert un restaurant où travaillent quatre anciens patients.
publié le 15 novembre 2005 à 4h34

Tours envoyée spéciale

A la sortie de la séance de 17 heures, samedi, le Restaurant des Studios ­ institution cinématographique de Tours ­ est bondé . La queue s'allonge devant le bar, le rythme s'accélère sous la lumière des néons. Un présentoir réfrigéré propose salades et desserts. Le plat du jour est affiché sur l'ardoise. Le «patron», psychiatre, part en cuisine pour donner la main au cuisinier, Bertrand, salarié en «emploi aidé» et ancien patient des services psychiatriques du CHU de Tours.

Ce restaurant-salon de thé d'une quinzaine de tables, ouvert début octobre, est un lieu pour les cinéphiles qui viennent s'y restaurer, où l'on mange fort bien, avec un excellent rapport qualité/prix. Aucun signe n'indique que c'est un chantier d'insertion pour personnes ayant souffert de graves troubles mentaux. Quatre salariés en aide à l'emploi et une dizaine de bénévoles : psychiatres, psychanalystes, infirmiers psy, adhérents d'AIR (association d'insertion par la restauration), etc., le font tourner. «Nous avons mis trois ans pour finaliser ce projet d'insertion par le travail dans un milieu ouvert et trouver des financements, raconte Isabelle, infirmière psy et intervenante contre la violence en milieu hospitalier. Nous voulions proposer un vrai projet à ces anciens patients qui, grâce aux progrès des soins, sont capables de retrouver une socialisation, un appartement indépendant et un travail.»

Solutions. Francis, 30 ans, gilet noir sur chemise grise, sert un ballon de rouge en