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Libération

Femmes abusées: risque accru de cancer du col

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Les victimes de violences sexuelles délaissent le suivi médical.
publié le 16 novembre 2005 à 4h35

Les femmes victimes d'abus sexuels dans leur enfance développeront-elles plus que les autres un cancer du col de l'utérus ? «Il n'y a pas eu d'étude là-dessus, la question reste ouverte, mais cela serait logique», affirme Marc Shelly, médecin de santé publique à l'hôpital Fernand-Widal (Paris). C'est en tout cas ce que sous-entend une étude de l'association Aremedia en collaboration avec l'Inserm, à paraître prochainement.

Ce travail met en évidence qu'une femme sur quatre ne pratiquant pas régulièrement des frottis a subi des abus sexuels avant l'âge de 16 ans. «C'est énorme», commente Marc Shelly. Car aujourd'hui, l'absence de dépistages réguliers est l'un des facteurs de risque principal du cancer du col de l'utérus. Le frottis permet en effet de repérer des lésions précancéreuses. Et donc de traiter au plus tôt. Détectée à temps, la lésion est curable à 100 %. «Mais ces femmes montrent très souvent un désintérêt pour leur santé, et leur santé gynécologique en particulier», notent les chercheurs. Elles cumulent souvent d'autres comportements à risques, tel l'alcoolisme, les toxicomanies, voire des tentatives de suicide.

Une étude menée actuellement par une chercheuse du CNRS semble montrer que l'examen gynécologique replongerait la victime dans la situation traumatique qu'elle a vécue. Difficile donc de s'y soumettre. Du coup, «les femmes ayant été violentées pratiquent cinq fois moins de frottis que les autres», poursuit Marc Shelly. Mais les chercheurs ont bon espoir : «O