«Marc a dit que les six accusés en appel du procès d'Outreau étaient tous coupables sauf un.»
«Marc a dit qu'il était allé dans une ferme en Belgique où bêtes et hommes l'avaient violé.»
«Marc a dit que tous les accusés dans le box étaient coupables sauf un», mais ce n'est pas le même que tout à l'heure.
«Marc a dit qu'il avait parfois menti.»
«Marc a dit que tous les accusés dans le box étaient coupables, sauf un», mais c'est encore un autre.
«Marc a dit que, finalement, au moins deux des sept acquittés du procès en première instance étaient, eux aussi, coupables.»
«Marc a dit qu'il avait dit la vérité.»
Sur chacune des marches de l'escalier de marbre qui mène à la grande salle des assises de Paris, hier, il y avait un avocat. Et chacun de ces avocats expliquait quelque chose de différent sur ce que Marc, 13 ans, aurait dit ou pas devant la cour à peine quelques instants plus tôt. Parfois, les récits sont contradictoires et, de marche à marche, certains se traitent de «menteurs» devant les journalistes rassemblés.
Personne sauf la cour et les jurés ne saura vraiment ce qu'a dit Marc ni aucun des neuf enfants parties civiles au procès en appel d'Outreau. Comme c'est leur droit, les avocats avaient demandé pour leurs auditions un huis-clos total, c'est-à-dire sans public, ni presse. Cette demande est faite, expliquent ces avocats, pour «protéger la parole de l'enfant». Le résultat est que l'enfant n'a tout simplement plus de parole à lui : chacune des parties au procès se l'est a