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Libération

Le Medef découvre les «qualités» du 93

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Rencontre sélective entre Laurence Parisot, patrons et jeunes diplômés sélectionnés sur mesure.
publié le 18 novembre 2005 à 4h36

C'est une initiative qui tombe bien. Depuis près d'un an le Medef de Seine-Saint-Denis (93) prépare le lancement de son opération «Nos quartiers ont des talents». Avec un principe simple : faire se rencontrer deux cents jeunes diplômés qualifiés (bac + 3 au moins) du 93 et des entreprises installées dans le département. Un moyen de «lutter activement contre les discriminations», selon les termes de Yazid Chir, du Medef nord francilien. Et de faire plaisir à ses adhérents, qui se plaignent parfois de ne pas trouver de candidats.

L'initiative a été baptisée, hier, en grande pompe. Avec la venue de la présidente du Medef, Laurence Parisot, et du ministre délégué à l'Egalité des chances, Azouz Begag. Seuls les jeunes avec le badge jaune au revers du tailleur pouvaient rentrer dans la salle. Des jeunes «cadres de la nouvelle France», comme les a baptisés Begag, étaient sagement assis. Un parterre extrêmement coloré, CV sagement rangés dans leurs sacs, pendant qu'au fond de la salle se massaient les chefs d'entreprise, badges au revers de la veste. Cette fois-ci plutôt blancs, mâles et pas loin de la cinquantaine.

A l'extérieur de la salle trois jeunes, eux aussi issus de l'immigration, patientent, pochette cartonnée à la main. Ils ont appris par le bouche à oreille qu'il y avait moyen de rencontrer des patrons. Ils sont venus avec leurs CV et alpaguent poliment tous les patrons qui sortent prendre l'air de la salle de conférence. Eux n'ont pas de bac plus trois, juste des BEP élect