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Libération

Alcoolisme: le gouvernement invité à ne plus mettre d'eau dans son vin

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Réalisé par un buveur repenti, un rapport dénonce le manque de moyens pour la prise en charge des personnes dépendantes.
publié le 26 novembre 2005 à 4h41

Le gouvernement a trouvé son Monsieur Alcool. Et réalisé un tour de passe-passe magistral pour faire oublier les reculades de sa politique en la matière. Hervé Chabalier, journaliste et ex-buveur, a remis jeudi un rapport au ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Auteur d'un succès de librairie sur la question (1), le fondateur de l'agence Capa a fait le tour des médias pour demander que l'alcool devienne une «cause nationale», expliquer que les alcooliques sont des malades. Et dénoncer le manque cruel de moyens pour la prise en charge médicale des deux millions de personnes dépendantes de l'alcool.

Ce rapport, «indépendant et réalisé avec une poignée d'amis experts» selon son auteur, rappelle les statistiques : 45 000 morts annuels liés à l'alcool et cinq millions de Français en difficulté. Il souligne que «l'alcoolisme est une maladie, une maladie progressive» qui concerne les accros, mais aussi les buveurs excessifs. Il dénonce le «déni général» dont l'alcool est l'objet. Et préconise, entre autres, qu'un avertissement sur sa dangerosité soit apposé sur les bouteilles comme sur les paquets de cigarettes, et que l'alcool soit supprimé des restaurants d'entreprise. En recevant ce document, Xavier Bertrand a annoncé la tenue «à partir du printemps 2006» «d'états généraux» pour favoriser un «débat citoyen» sur l'alcool. Et le ministre d'annoncer «une refonte totale» de la politique de soins et de prise en charge de l'alcoolisme, avec une plus forte implication des médecins gén