Ce samedi matin, à l'occasion d'un colloque des «Elus contre le sida», Xavier Bertrand, ministre de la Santé, rend publics les tout derniers chiffres de l'épidémie en France. Et ils sont mauvais. Si, depuis quelques années, des signes inquiétants de relâchement des pratiques de safe sex avaient été notés, rien pour autant ne permettait d'affirmer que ce relâchement se traduirait automatiquement par une reprise des contaminations en France. Or, tel est le cas : en 2004, environ 7 000 personnes ont découvert leur séropositivité et 1 500 ont développé un sida. Des chiffres bien supérieurs aux années précédentes. En 2000, on parlait en effet de 3 000 à 4 000 nouvelles contaminations.
«Année noire». «C'est un échec, lâche un activiste d'Act Up. 2005, année où le sida a été déclaré grande cause nationale, se révèle être une année noire.» «Même dans un pays comme la France, l'infection au VIH et le sida restent un problème majeur, plus de vingt ans après la découverte du virus», note dans son éditorial le BEH (1). De fait, la situation se détériore sur trois fronts. D'abord celui des gays. La transmission du VIH se poursuit, voire augmente, chez les homosexuels. «En 2003-2004, ils représentent 39 % des découvertes de séropositivité chez les hommes. Ce pourcentage a augmenté entre le premier semestre 2003 (35 %) et le second de 2004 (43 %). Cette augmentation est particulièrement importante à Paris.» Le nouveau système de surveillance permet aussi de calculer dans certains cas si la