Rattrapé par ses dangereuses accointances avec ses clients voyous, l'avocat parisien Karim Achoui, 37 ans, a été mis en examen hier pour «complicité d'évasion» d'Antonio Ferrara. Le 12 mars 2003, ce bandit bravache, immigré italien, braqueur et artificier supposé sur des attaques de fourgons, s'était fait la malle de la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).
«Cellule idoine». A 4 h 20, un commando à sa solde avait pris d'assaut la forteresse à l'explosif, au bazooka et au lance-roquettes, pour le délivrer. «Nino» Ferrara, 29 ans, était alors enfermé à dessein au quartier disciplinaire au rez-de-chaussée. Pour aller au «mitard», il avait provoqué une «punition» en refusant la fouille après le parloir avec son avocat Karim Achoui. De mèche avec lui, un surveillant de prison l'aurait placé dans «la cellule idoine qui donne sur la cour», selon un enquêteur. Interpellé et mis en examen la semaine dernière, ce gardien âgé de 31 ans a impliqué Me Karim Achoui dans «l'organisation générale de l'évasion» : l'avocat de Ferrara aurait «joué un rôle d'entremetteur entre l'extérieur et l'intérieur de la maison d'arrêt» et aurait «prévenu tout le monde que c'était prêt». Que le plan pouvait se déclencher, une fois «Nino» installé au bon endroit. D'autant que, la veille, la collaboratrice d'Achoui, Me X, 27 ans, tombée amoureuse du bandit, aurait remis à celui-ci la puce d'un téléphone portable. Me Achoui l'a virée sitôt sa mise en examen pour «complicité» en septembre 2003.
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