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Libération

Un élu jugé pour harcèlement sexuel

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Contre des services, le vice-président du conseil général de la Loire aurait sollicité des faveurs.
publié le 29 novembre 2005 à 4h42

Saint-Etienne, envoyé spécial.

Pour l'ami du garde des Sceaux, la justice avait préparé une audience spéciale hier à Saint-Etienne. Pendant que les justiciables lambda défilaient dans une chambre voisine, Georges Berne (57 ans) était jugé tout seul pour harcèlement sexuel et trafic d'influence. Vice-président UMP du conseil général de la Loire ­ que préside Pascal Clément, ministre de la Justice ­, il aurait sollicité les faveurs sexuelles de jeunes femmes en échange d'un logement, d'un travail ou d'une aide pour le prolongement d'une carte de séjour.

La première victime connue fut Nadia (1). Marocaine d'une trentaine d'années, séparée de son mari, elle vivait avec sa petite fille dans un logement insalubre. Un ami du propriétaire lui a proposé de lui présenter Berne, président de l'office HLM Loire Habitat. L'élu lui aurait promis un appartement contre une compensation «en nature». La jeune femme dit qu'elle a d'abord refusé. «Puis j'ai pleuré la première fois qu'il est monté sur moi.»

Intervention. La jeune femme a obtenu un appartement, et un directeur d'agence de Loire Habitat est venu expliquer au tribunal qu'une intervention de Georges Berne «équivaut quasiment à une décision positive de la commission. Elle a valeur d'ordre». Puis la relation s'est poursuivie. «Librement consentie», selon l'élu. Sous la contrainte, selon la jeune femme, qui affirme que Berne la menaçait d'user de ses connaissances pour lui retirer son appartement et sa fille et lui répétait régulièrement