Commentaire acerbe et désabusé d'Alain Raoul, directeur général de l'Armée du Salut, à propos du système d'hébergement d'urgence : «On tend la main à des personnes qui sont à la rue. On les héberge quelques nuits ou une semaine. Et lorsqu'elles ont repris espoir on leur dit : au revoir et tentez à nouveau votre chance en composant le 115», le numéro d'urgence censé procurer un lit aux sans-domicile fixe. Mais le 115 est saturé ; il n'y a pas assez de place pour tout le monde. Donc on organise un turn-over. «Le problème, c'est le manque de lits», pointe pour sa part Pierre Levené, secrétaire général du Secours catholique, qui dispose de 350 places dans ses centres parisiens. «Pour avoir des lits, on met les gens dehors. Ça ne crée pas de lits supplémentaires. Mais ce ne sont pas les mêmes personnes qui vont dormir à la rue.» Paradoxe d'un système qui contribue à l'errance des SDF, aux conséquences parfois tragiques : sept hommes sont morts d'hypothermie depuis le début de la vague de froid dans l'Hexagone.
Travail précaire. Dimanche, lors d'une visite dans le centre hébergement André-Jacomet du Secours catholique (Paris XVIIIe), Dominique de Villepin a exigé que ce turn-over cesse pour les sans-domicile disposant d'un emploi. «Je demande immédiatement au 115 (géré à Paris par le Samu social, ndlr) de procurer un hébergement stable et d'une durée minimale d'un mois pour les personnes qui sont sans toit et qui ont un contrat de travail.»
Selon une étude de l'Insee publiée il y a