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Libération

Une école sikhe pour se remettre au turban

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Un collège-lycée privé, destiné aux élèves exclus à la suite de la loi sur la laïcité, ouvrirait à Bondy en 2007.
publié le 29 novembre 2005 à 4h42

Parce qu'elle refuse d'accepter que des élèves sikhs soient «privés du droit à l'éducation» en raison de leur turban, la communauté sikhe de Seine-Saint-Denis se mobilise pour faire naître un collège-lycée privé sur la commune de Bondy. A l'initiative de l'association Gurdawara Sachkhand Guru teg Bahadur, un terrain de 4 000 m2 a été acquis et les travaux devraient commencer au printemps.

Arrivée en France dans les années 80, l'essentiel de la communauté sikhe, estimée à 8 000 personnes, vit dans ce département. Ce sont majoritairement des hommes. Depuis l'application de la loi sur la laïcité qui interdit désormais le port de signes religieux ostensibles dans les écoles publiques, quatre lycéens sikhs ont été exclus. Et 44 jeunes musulmanes ont connu le même sort.

Les sikhs, qui ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat, dénoncent l'obligation qui leur est faite d'organiser eux-mêmes l'enseignement de leurs enfants. «En arriver là est regrettable, mais nous n'avons pas d'autres choix», résume l'association United Sikh, qui soutient ce projet d'établissement scolaire.

L'installation d'un enseignement confessionnel ne se fait pas du jour au lendemain. Si des écoles juives qui dispensent un enseignement général existent depuis le début du XXe siècle, seuls deux établissements privés musulmans, aux capacités d'accueil réduites, ont été créés ces dernières années : un collège en 2001 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un lycée en 2003 à Lille (Nord).

En attendant que l'offre s