Beaucoup de chirurgiens en rêvaient ; quelques-uns, dont des Américains de Cleveland, étaient dans les starting-blocks, mais c'est une fois encore le Pr Jean-Michel Dubernard qui l'a fait. Déjà pionnier des greffes de la main en 1998, le chirurgien lyonnais est à l'origine, en collaboration avec l'équipe de Bernard Devauchelle du CHU d'Amiens, de la première transplantation partielle de la face (nez, lèvres, menton).
La receveuse, une femme de 38 ans défigurée après une morsure de chien, a été greffée le week-end dernier à Amiens à partir d'un donneur en état de mort cérébrale. «Les gestes ont porté sur du tissu composite, c'est-à-dire de la peau, du tissu sous-cutané, des petits muscles de la face et des éléments artériels et veineux», a raconté un témoin à l'hebdomadaire le Point, qui révèle l'information dans son édition d'aujourd'hui. Celle-ci a aussi fait la une hier de The Evening Standard, un tabloïd anglais. C'est au printemps dernier que la patiente a été gravement mordue, avec arrachement des deux lèvres et d'une partie du nez. Au-delà des conséquences esthétiques, l'accident a entraîné des lésions invalidantes au niveau de l'élocution et de la mastication, soulignent les équipes dans un communiqué. Qui précise que «ces lésions sont extrêmement difficiles, voire impossibles, à réparer par les techniques de chirurgie maxillo-faciales habituelles».
Ethique. Avoir la tête d'un autre. Depuis le film Volte/Face (1997) où John Travolta et Nicolas Cage échangeaient leur vis