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Libération

Testing immobilier: les proprios râlent

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L'UNPI réagit vivement à l'annonce d'une loi sur ce moyen de lutter contre le racisme.
publié le 3 décembre 2005 à 4h48

«Non au testing pour le logement». L'UNPI (1), qui représente les bailleurs privés, sent que l'étau se resserre autour de certains propriétaires depuis que le Premier ministre a annoncé l'encadrement législatif du testing pour lutter contre les discriminations. Jeudi, Dominique de Villepin a annoncé son intention de faire voter une loi donnant une base légale «aux vérifications à l'improviste qui permettent de s'assurer que les entreprises, les boîtes de nuit, les agences immobilières, n'ont pas de pratiques discriminatoires».

Outre que cette annonce intervient après trois semaines de révoltes urbaines, ce texte viendra conforter la jurisprudence de la Cour de cassation. Elle a déjà reconnu, dans trois de ses arrêts, le testing comme un mode de preuve dans des affaires touchant aux discriminations raciales. Mais ce renforcement de la législation déplaît à l'UNPI. «Le testing, c'est un piège. C'est de la délation, s'insurge son président Jean Perrin. Mais je condamne les discriminations. Je ne disconviens pas qu'elles existent dans l'accès au logement.»

Pénurie. Alors pourquoi s'opposer à ce mode d'investigation qui permet de mettre ces pratiques en lumière, et de les poursuivre devant les tribunaux ? Sa réponse est, pour le coup, déconcertante. Selon lui, le testing se retournerait contre les locataires : «Cela ne pourrait avoir que des résultats négatifs. Les propriétaires privés seraient encore plus réticents à louer. Ce qui aggraverait la pénurie. Ou bien, ils diraient "oui