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Libération

Le jihadiste Dumont jugé pour ses braquages

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publié le 5 décembre 2005 à 4h48

Lille de notre correspondante

«C'est toujours Lionel.» Elles ne le jugent pas. Elles n'en veulent pas non plus à l'islam. Les soeurs de Lionel Dumont, alias Abou Hamza, jugé ce matin à Douai pour sa participation au gang de Roubaix, forment un rempart tendre face à leur frère converti au jihad. Fils d'un ouvrier frigoriste-chauffagiste et d'une mère au foyer, dernier d'une fratrie de huit, il est âgé de 34 ans. «Un garçon ouvert, sympa. Le petit dernier.» Rien qui ne présage la suite : combats en Bosnie dans une unité musulmane de choc, braquages brouillons et violents en France, puis en Bosnie, prison en Bosnie, évasion, cavale de cinq ans et arrestation en décembre 2004 sur le parking d'un hôtel de Munich.

«On était bien, avec des parents qui nous aimaient», racontent les soeurs. Tous les ans, la 504 familiale «pleine à ras bord» partait pour les vacances au Tréport. Tous baptisés, une mère catholique qui ne leur impose plus la messe après la première communion. Le quotidien est modeste, dans un quartier populaire de Tourcoing. «Jamais de luxe, mais toujours à manger», dit la plus âgée. Il passe son bac sans briller. Pour payer son envie de voyages, le jeune Lionel fait des petits boulots. Il rate la fac d'histoire, dès la première année. C'est là, ou dans le quartier, qu'il découvre l'islam. «A 20 ans, on s'aperçoit que le monde n'est pas rose. L'islam m'a évité la drogue et toutes ces conneries et a donné un sens à ma vie», raconte-t-il en 1997 au journaliste de Libération