La commission d'expulsion du Val-d'Oise a donné hier un avis défavorable à l'expulsion d'un jeune Mauritanien de 21 ans arrêté lors des émeutes qui ont secoué les banlieues en octobre et novembre. Les attendus des trois magistrats sont sévères, d'une part pour le préfet du département qui a enclenché la procédure d'expulsion contre le jeune homme, d'autre part pour le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui l'a impulsée. L'avis de la commission n'est toutefois que consultatif et le préfet peut passer outre.
Les juges ont estimé en effet que les faits reprochés à Mamadou «ne sont pas établis», qu'ils «n'ont pas fait l'objet d'une procédure judiciaire» et que le jeune homme n'ayant «jamais été condamné» et présentant «un bon profil d'insertion dans la société» «ne constitue pas une menace pour l'ordre public». Bref, qu'il n'a aucune raison d'être renvoyé dans un pays qu'il a quitté à l'âge de 3 ans.
Les faits remontent au 9 novembre. «Vers 22 heures, raconte le jeune Mauritanien, je sortais de chez un ami, je marchais dans la rue tout seul. D'un coup je vois une voiture s'arrêter à côté de moi. Les flics me disent que j'ai couru, que je suis essoufflé, que j'ai jeté des pierres, et ils m'embarquent.» De fait, il est interpellé, non pas en flagrant délit, mais sur la base d'un signalement : un peu plus tôt, les policiers ont été attaqués par un groupe de jeunes qui leur ont jeté des bouteilles de bière et des pierres, blessant l'un d'entre eux au genou. Selon les polici