Elle va bien. «Son état de santé général est excellent, et le greffon est très beau», a expliqué, hier à Libération, le professeur Jean-Michel Dubernard, un des deux chirurgiens qui ont effectué, le 27 novembre au CHU d'Amiens, une greffe partielle du visage sur une patiente mordue par un chien. «Et son moral est parfait», ajoute-t-il.
Hier après-midi, l'équipe de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, où la jeune femme est désormais hospitalisée, a procédé à une seconde greffe de cellules-souches de moelle. Une intervention prévue dès le départ dans le but de limiter les phénomènes de rejet. «Nous avions fait la même chose lors des greffes de main. Pour des greffes de tissus composites, cela nous semble une bonne stratégie», a poursuivi Jean-Michel Dubernard. «En tout cas, la jeune femme se nourrit maintenant toute seule. Côté élocution, elle parle, même si c'est avec difficulté.»
Mercredi, les agences du médicament et de biomédecine ont, dans un communiqué commun, rappelé que «la greffe a suivi les procédures actuellement en vigueur pour les essais cliniques dans le domaine des produits biologiques». Les deux agences voulant par ce texte faire taire des polémiques sur l'éthique de l'intervention. «Tout est clair, répète Jean-Michel Dubernard. Aujourd'hui, le plus gros emmerdement ce sont les journalistes.» Et lui comme d'autres de raconter des scènes croquignolesques où des photographes se déguisent en proches de la jeune femme pour avoir accès à sa chambre. Apparemment sans suc