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Pieri : le procureur enfonce le clou

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Lourdes peines requises lors du procès en appel du leader nationaliste corse.
publié le 9 décembre 2005 à 4h53

Soporifique, mais sévère. Le substitut Jean-Claude Thin, qui requérait hier à Paris dans le procès en appel contre Charles Pieri, leader nationaliste corse accusé, avec quelques proches, d'abus de biens sociaux et de financement du terrorisme, s'est évertué tout l'après-midi à parler le plus bas qu'il pouvait, de la manière la plus atone possible.

Le premier à jeter l'éponge est l'accusé principal. Depuis un attentat qui l'a visé en 1995, Charles Pieri est en partie sourd. Le public suit rapidement. Et à mi-course, les trois juges de la cour ont eux aussi renoncé à prêter attention. Tout le monde se ranime trois heures plus tard, lorsque Jean-Claude Thin détaille ses réquisitions.

Dur réveil pour les prévenus. Le ministère public suggère que le tribunal revienne sur les nombreuses relaxes prononcées en première instance, en mai dernier, et demande «une augmentation» de la peine de Charles Pieri. Il a réclamé «de dix à douze ans» à son encontre, alors que Pieri avait été condamné à dix ans de prison. L'avocat général a également demandé «la confirmation» des peines prononcées contre Charles Antoine Paolo, ami de Pieri, et contre quelques comparses.

Sociétés. L'architecture de ce dossier, instruit par le «juge financier» Philippe Courroye, s'articule sur deux axes. D'abord, la création en Haute-Corse, par Pieri et ses amis, de nombreuses sociétés dans le secteur du nettoyage et de l'hôtellerie. On lui reproche aussi d'être un dirigeant de fait d'une société de gardiennage, CGS. F