Soit un ministre de l'Education, Gilles de Robien, inexistant pendant la crise des banlieues et étouffé par la querelle Villepin-Sarkozy sur les ZEP. Tombe sur le bureau dudit une étude providentielle de l'Inspection générale sur la lecture. Le propos s'inscrit dans le cadre des programmes en vigueur depuis 2002 où la méthode «globale» est condamnée («On sait aujourd'hui que le lecteur ne s'appuie pas sur la silhouette du mot pour l'identifier») et la «syllabique» promue («Pour identifier des mots, l'apprenti lecteur doit avoir compris le principe qui gouverne le codage de la langue écrite : les lettres ou les groupes de lettres.») Gilles de Robien tient le combat qui va le remettre en selle : terrasser la méthode globale.
L'opération de com commence à l'Assemblée par une question posée le 30 novembre par un député de la majorité, qui donne à Robien «l'occasion» de dire que cette méthode est «nocive». Raté : la presse ne relaie pas. Robien remet le couvert sur RMC Info puis, avant-hier, dans une interview au Parisien. «J'ai demandé au doyen de l'Inspection générale de rédiger sous huit jours une circulaire destinée aux enseignants, aux inspecteurs et aux formateurs des maîtres en IUFM et demandant d'abandonner la méthode globale.» Cette fois, ça prend.
Dyslexie. L'écho considérable du débat tient à des causes bien réelles. Les «plans lecture» qui se sont succédé depuis 1989 en témoignent : le niveau baisse, et l'école se révèle incapable de résorber un taux de 20 % d'élèves ne