Les technologies de contrôle peuvent-elles entrer impunément dans les établissements scolaires ? C'est la question posée par trois étudiants qui comparaissent aujourd'hui devant le tribunal correctionnel d'Evry pour «dégradation en réunion», après avoir détruit un dispositif biométrique dans la cantine d'un lycée.
Main. Ils sont trois aujourd'hui, mais ils étaient une petite vingtaine, le 17 novembre, à investir le self du lycée de la Vallée de Chevreuse à Gif-sur-Yvette (Essonne) munis de masques de clowns blancs et vêtus de sacs poubelle. Ce jour-là, le groupe vise les bornes biométriques qui permettent l'accès de la cantine aux élèves après qu'ils ont fait reconnaître le contour de leur main. Le groupe improvise d'abord une saynète mettant en scène l'univers concentrationnaire lié aux technologies de contrôle, tout en distribuant des tracts dans une ambiance potache. «On a déboulé en chantant, les surveillants tapaient dans leurs mains, les élèves riaient», raconte l'un d'eux. Puis deux des clowns brisent les appareils de contrôle. Dès lors, l'ambiance bon enfant vire à la course. Trois clowns sont attrapés, Julien, Anne-Sylvie et Célia, qui risquent aujourd'hui cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.
«Saboter les machines n'était pas l'objectif premier de la manifestation. On voulait seulement mettre en débat la biométrie», dit un clown. Cette action s'inscrit dans la lignée d'actions légitimes mais illégales qui remettent le progrès en question. Imprégnés des oeuvres