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Libération

Agents trop chers

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Résultat d'années de lobbying : le Sénat va examiner une proposition de loi pour que les clubs, et non les joueurs, rémunèrent les intermédiaires.
publié le 19 décembre 2005 à 5h01

Pendant les affaires, le Parlement légifère. En janvier, une proposition de loi, soutenue par Jean-François Lamour, ministre des Sports, exaucera ce voeu très peu pieux des clubs professionnels : rémunérer eux-mêmes les agents à la place des joueurs. Un club de foot normalement constitué n'a pas besoin d'intermédiaire, il est supposé disposer en interne de compétences financières et juridiques pour négocier un contrat. Un joueur de foot, en revanche, réputé nul en calcul et en droit, a toutes les raisons de s'armer des conseils d'un agent, dont les commissions (jusqu'à 10 %) font saliver. D'autant qu'elles sont parfois logées dans des paradis fiscaux, laissant planer un soupçon de rétrocommissions.

Exemple le plus récent. A l'occasion du mercato d'hiver, Marseille souhaite renforcer son attaque défaillant en recrutant l'Auxerrois Benjani. Fort bien. Pape Diouf, président délégué de l'OM, affirme publiquement qu'il a «pris contact» avec son homologue de l'AJA. Et pourtant, ils vont recourir à un intermédiaire dont le rôle se résumera à encaisser une commission. La valse des transferts, et des millions, est devenue un but en soi.

Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP), peut se frotter les mains. La proposition de loi reprend un de ses vieux dadas. Pour un club pro, rémunérer directement les agents présente un double avantage : c'est une forme de salaire indirect versé aux joueurs, sans payer de charges sociales ; et c'est un moyen de maîtriser la