Medhi avait prévenu. «Les célébrités vont amener la foule. Mais on n'est pas au festival de Cannes.» Amane s'est inquiété, peu avant le début : «On ne pensait pas avoir autant de monde. J'espère qu'ils vont poser les bonnes questions.» Pas de montée des marches, mais des propos qui fâchent. Mehdi et Amane font partie de deux des associations qui organisaient, hier, à la maison des jeunes de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), une opération pour inciter les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales. Sans doute trop tôt après les émeutes et la mort de deux adolescents dans un transformateur EDF, elle a provoqué des joutes verbales, donné lieu à un débat cathartique. Mais elle n'a pas vraiment convaincu les spectateurs de son bien-fondé.
Rampe de lancement. Dans la maison des jeunes, 400 sièges, c'est trop peu pour une opération annoncée partout. Les ingrédients sont en place pour l'ébullition. Les caméras déboulent, en bousculade «on arrive mieux à neutraliser les jeunes que les journalistes, c'est un truc de fou», dit un animateur. Des associations locales (Au-delà des mots et AC le Feu !) et une, plus médiatique et nationale (Devoirs de mémoires), qui luttent, entre autres, contre les discriminations, discutent âprement de l'organisation, qu'ils échafaudent ensemble. «Devoirs» veut faire de Clichy une rampe de lancement d'une initiative nationale pour le vote des jeunes des cités. La concurrence toutefois, inévitable, entre «locaux» jeunes et associations et «étr