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Libération

«Ma Tante» suspectée de blanchiment

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Enquête préliminaire contre le Crédit municipal de Paris connu pour ses prêts sur gages.
publié le 21 décembre 2005 à 5h04

Ma Tante accusée de légèreté ! De graves soupçons planent en effet sur le Crédit municipal de Paris (CMP), plus connu par le grand public pour son surnom familier et ses prêts sur gages. Vendredi dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire suite à une procédure disciplinaire engagée par la Banque de France. Les faits semblent graves puisque le maire, Bertrand Delanoë, a annoncé le limogeage prochain du directeur général, Luc Matray, nommé à la tête du CMP après l'alternance des municipales de 2001.

Tout est parti d'une mission d'inspection ­ menée de septembre à décembre 2004 ­ par la Commission bancaire, le «gendarme» des établissements de crédit. Dans son rapport d'une trentaine de pages (et 500 annexes), la commission pointe des défaillances graves du Crédit municipal en matière de «lutte contre le blanchiment». Il est reproché à ses dirigeants de ne pas avoir transmis à la Tracfin (cellule de lutte contre des opérations de blanchiment de Bercy) des dossiers laissant planer des soupçons. La Commission bancaire pointerait une vingtaine d'opérations, dont sept particulièrement suspectes. L'une d'elles touche à un prêt sur gages. Le Crédit municipal aurait ainsi procédé à une vente aux enchères d'objets antiques déposés par un client. Ce dernier n'a jamais pu donner d'explication convaincante sur leur provenance. «On trouve incompréhensible que le Crédit municipal n'ait pas mis en place des procédures de lutte contre le blanchiment», affirme un élu PS, memb