Gilles de Robien a encore raté le coche. Sa proposition de mettre en place des permanences justice-police dans les établissements scolaires en réponse à l'agression au couteau d'une enseignante dans un lycée professionnel, à Etampes (Essonne), vendredi, ne recueille que de violents tirs de barrage. «C'est n'importe quoi, chaque ministre occupe le territoire de l'autre (...) C'est un bavardage sans fond», a estimé hier Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats (USM). «Au niveau de la faisabilité, cela n'a aucun sens. Il y a plus de collèges et de lycées que de magistrats s'occupant de mineurs dans ce pays.» Quatre cents en l'occurrence, pour environ 8 000 établissements scolaires dans le secondaire. L'Unsa-police juge «inacceptable» l'idée du ministre. Et les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (SNPES-PJJ-FSU) y voient «une politique du tout sécuritaire où, à chaque incident, ces choses-là ressurgissent parce que le traitement social est complètement évacué». Pas faux. La dernière fois que des ministres avaient agité la même idée, c'était le duo Sarkozy-Ferry en 2003. Déjà, des portiques de sécurité et des caméras de vidéosurveillance pour équiper les établissements sensibles étaient venus compléter le dispositif de mesures proposées. Tandis que le nombre d'adultes présents dans les établissements fondait comme neige au soleil, provoquant un tollé syndical.
«Idée vaine». En réponse à ces annonces sans aucune nouveauté, les chefs d'établ