Menu
Libération

La recherche de la vérité plus forte que le secret de la naissance

Article réservé aux abonnés
publié le 5 janvier 2006 à 19h59

La justice a tranché en Avignon : entre le respect de la loi sur l'accouchement sous X et la recherche de la vérité dans une affaire de viol, elle a sacrifié le sacro-saint secret des origines pour tenter de confondre un violeur. Il y a quelques semaines, un juge d'instruction avignonnais a fait prélever la salive d'un enfant de 18 mois contre la volonté du préfet, tuteur légal de ce bébé né sous X.

Bras de fer. Le magistrat cherchait à établir la preuve de la paternité d'un homme accusé par la mère de l'avoir violée. Il l'a obtenue grâce à la comparaison des empreintes génétiques, et après un long bras de fer avec l'administration qui a tenté jusqu'au bout de préserver l'institution de l'accouchement sous X. Pour procéder aux expertises d'ADN, il a en effet fallu briser le secret de l'accouchement, des origines et du lieu où était placé le bébé en vue de son adoption. «On a joué sur plusieurs textes de loi, cela n'a pas été simple. On voulait savoir la vérité et on y est arrivé», se félicite un enquêteur.

Au départ, il s'agit d'une «affaire banale», selon la police avignonnaise : en septembre 2004, une jeune fille de 15 ans, soutenue par sa mère, porte plainte pour viol contre un homme de 20 ans. L'agression remonterait à la fin de l'année 2003, selon le Dauphiné libéré du 4 janvier. L'agresseur qu'elle désigne nie le viol et même les relations sexuelles. Les faits sont anciens : il n'y a ni témoignages ni preuves matérielles, «sauf l'enfant qu'elle a eu et qui pourrait démon