La bataille des mots et des images bat son plein autour du devenir des établissements confrontés à des publics en difficulté. A gauche : une grève, hier, des enseignants de Seine-Saint-Denis. Les syndicats qui appelaient au mouvement (1) affichent une participation élevée (50 % à 60 %). L'inspection académique pondère sans plus (35 % en primaire, 42 % en collège, 18 % en lycée et 4 % en lycée professionnel).
Angles d'attaque : le gouvernement «sacrifie l'éducation des jeunes de milieu populaire», «va dans le sens d'une école à deux vitesses»... Cibles : l'instauration de l'apprentissage à 14 ans, mais surtout la réforme de l'éducation prioritaire, qui prévoit, à horizon de trois ans, une redéfinition de la carte des zones d'éducation prioritaire (comprendre: des sorties du dispositif).
Au centre des débats : une actualité dominée par la question de la violence scolaire depuis l'agression de Karen Montet-Toutain à Etampes (Essonne). Le nombre d'incidents qui remontent jusqu'aux médias explose. En quelques jours : tentative d'incendie au collège Carnot d'Argenteuil (Val-d'Oise) ; agressions à l'établissement régional d'enseignement adapté Jean-Jaurès à Paris (XIXe) ; tentative d'étranglement d'une enseignante enceinte par un élève de 6e au collège Lenain-de-Tillemont à Montreuil (Seine-Saint-Denis) contestée par le rectorat qui parle d'un «geste intolérable [mais qui] ne peut être présenté comme un acte délibéré d'étranglement») ; agression d'un élève à la serpette par un autre