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Libération

Affaire Erignac: retour de deux enseignants aux assises

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Ils auraient préparé les attentats du commando. Procès en appel.
publié le 1er février 2006 à 20h13

Les procès en appel sont souvent fastidieux, simples redites des procès en première instance. Le procès qui s'ouvre aujourd'hui à Paris devant la cour d'assises spéciale (antiterroriste) devrait en tout cas être très différent de celui de juin 2004, lorsque les membres du «commando Erignac», bras armé du «groupe des anonymes», furent condamnés à des peines allant de quinze ans à la perpétuité. En reconnaissant leur participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, les membres du commando ont occupé l'essentiel des débats en première instance. Ils ont, du coup, relégué au second plan les deux «intellectuels», Jean Castela et Vincent Andriuzzi, accusés d'avoir élaboré et inspiré les attentats du groupe. Alors que les deux hommes avaient, depuis leur première heure de garde à vue, nié toute participation. Ils ont été condamnés tous deux à trente ans de réclusion criminelle pour complicité.

Aujourd'hui, ils seront en pleine lumière, seuls à comparaître, les membres du commando n'ayant pas fait appel. Quant à Yvan Colonna, accusé d'être l'auteur du tir qui a abattu le préfet Erignac, son dossier a été disjoint dès 1999. Que reproche-t-on, finalement, aux deux «intellectuels» ? Dans les mois suivant l'assassinat du préfet, des centaines de «renseignements» parviennent par les canaux les plus divers aux enquêteurs. Au début de l'été 1998, l'un d'eux évoque un certain «Castola», enseignant à l'université de Corte, et un «ancien photographe» du journa