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Libération
Interview

«Robien applique ma loi, sans le dire»

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publié le 13 février 2006 à 20h19

Pour la première fois depuis son éjection du gouvernement en juin 2005, François Fillon, aujourd'hui sénateur et conseiller politique de Nicolas Sarkozy à l'UMP, revient sur son passage à l'Education nationale et sur le sort que Gilles de Robien, son successeur, réserve à la loi d'orientation sur l'éducation.

Gilles de Robien n'évoque quasiment jamais votre loi, qu'il est pourtant censé appliquer. Surpris ?

Gilles de Robien a été nommé avec la mission de l'enterrer, mais je constate qu'il la met en oeuvre parce qu'elle est utile et parce qu'il sait qu'il faut agir.

Enterrer un texte qui émanait de deux années de «grand débat» ?

A l'époque, la peur du mouvement lycéen était plus forte que tout.

Mais le mouvement s'éteignait...

Ce n'était pas forcément l'analyse de tout le monde. A l'Elysée, le mot «prudence» était sur toutes les lèvres.

On a donc demandé à Robien de jouer les pompiers ?

Oui. Mais je constate qu'aujourd'hui il met en oeuvre la plupart des dispositions de cette loi, parfois sans le dire ! Il reste qu'il doit maintenant s'attaquer à des sujets centraux tels que la formation des enseignants et l'intégration des instituts universitaires de formation des maîtres dans les universités, la création de conseils pédagogiques dans les collèges et les lycées, l'attribution d'un «crédit de formation continue» pour les enseignants... Il faut que tout cela soit mis en route. Et puis, sur certains sujets, il prend le contre-pied de la loi.

Par exemple ?

La liberté pédagogique des ensei