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Libération

Du flou au procès de Castela et Andriuzzi

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En appel, l'accusation s'est montrée embarrassée face aux «intellectuels» de l'affaire Erignac.
publié le 20 février 2006 à 20h24

Quelle sera l'attitude de l'avocat général Yves Jannier, cet après-midi, lorsqu'il commencera son réquisitoire après deux semaines d'audience du procès de Jean Castela et Vincent Andriuzzi ? Le magistrat va devoir tenir compte de la tournure prise par le procès ces derniers jours, qui s'est transformé en un étalage des méthodes très contestables, voire délictuelles (Libération du 17 février) des policiers de la Division nationale antiterroriste (DNAT). Mais les magistrats du pôle antiterroriste n'ont pas été plus ménagés, à travers les astuces judiciaires utilisées pour réunir les charges contre les deux hommes.

Les deux professeurs bastiais sont accusés de complicité dans l'assassinat du préfet Claude Erignac. En 2003, Yves Jannier participait au réquisitoire à deux voix, contre les mêmes accusés, lors du procès en première instance. Les peines réclamées avaient certes été énoncées par son supérieur d'alors, Jean-Louis Nadal, procureur général de Paris. La prison à perpétuité pour les deux «intellectuels», dont l'accusateur relevait qu'ils étaient les «commanditaires» de l'assassinat. Pour autant, durant les débats, c'est bien l'avocat général Yves Jannier qui avait «tenu» l'accusation, faisant montre d'une grande pugnacité. Castela et Andriuzzi avaient finalement été condamnés à trente ans de prison.

Cette fois, l'accusation s'est montrée plus réservée, parfois discrète. Les débats, impeccablement menés par le président Getti, ont permis de décortiquer deux séries de faits.