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En Seine Saint-Denis, les maires désespèrent

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Rien n'a changé depuis les émeutes, assurent les élus, stigmatisant l'absence de mobilisation de l'Etat. Retour dans un département encore meurtri.
publié le 21 février 2006 à 20h24
(mis à jour le 21 février 2006 à 20h24)

Comme si rien ne s'était passé, ou presque. Quelques subventions rétablies en urgence, des dossiers de renouvellement urbain en cours d'instruction, et pas grand-chose d'autre. Trois mois après les nuits de violence qui ont embrasé une vingtaine de villes de Seine-Saint-Denis, les maires concernés déplorent que l'Etat n'ait toujours pas pris de mesures exceptionnelles en faveur du département. Et beaucoup se demandent si le gouvernement n'a pas tout simplement remis le couvercle sur la marmite, sans se demander pourquoi elle avait explosé.

A Clichy-sous-Bois, d'où sont parties les émeutes le 27 octobre, c'est le statu quo. «J'interpelle l'Etat depuis trois mois pour qu'il débloque deux dossiers symboliques pour les Clichois, explique le maire PS Claude Dilain. Le premier concerne l'implantation d'un commissariat de plein exercice et le rétablissement d'une forme de police de proximité. Le second porte sur le désenclavement de la ville en matière de transports : nous voulons être raccordés au tramway qui va passer près de chez nous.» Pour l'instant, aucune réponse.

Quant aux dégâts causés par les jeunes émeutiers, Claude Dilain affirme que le ministère du Budget refuse toujours de créer un fonds national d'indemnisation, quitte à laisser les collectivités locales négocier en tête à tête avec les assurances. Pour la seule ville de Clichy-sous-Bois, les compagnies imposent désormais une franchise de 2 millions d'euros sur les bâtiments communaux, en cas d'émeutes. «Autant dire qu