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Libération

Avec Badinter, la présidentielle n'échappera pas à la prison

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publié le 8 mars 2006 à 20h34

«Un problème singulier, extraordinaire même.» C'est ainsi que Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, voit la question des prisons en France. Et il suit leur histoire «depuis plus d'un demi-siècle». Rapport après rapport, colloque après colloque, travaux parlementaires, livres, scandales, émotion populaire, jusqu'aux récentes constatations du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, qui témoigne de «l'indignité carcérale»... Rien n'y a fait. «Nous ne voyons pas venir le vrai débat national sur ce que doit être la condition pénitentiaire au XXIe siècle, le débat ne dépasse pas les associations.» Mais l'ancien avocat y croit encore, heureusement : «Il le faut bien, continuons, continuons.»

Hier, à la demande de l'Observatoire international des prisons (OIP), Badinter a lancé les «états généraux de la condition pénitentiaire». Ce n'était pas n'importe où mais dans les beaux salons de la mairie de Paris, prêtés par Bertrand Delanoë. Robert Badinter y met tout son coeur et son ardeur : «Voilà une opération novatrice et formidable.» L'idée, c'est un questionnaire que l'OIP adressera à tous les intervenants de la prison, détenus et leurs familles, surveillants, travailleurs sociaux, avocats, magistrats... Pour déboucher, après dépouillement des réponses, sur des «cahiers de doléances» en août, des débats publics en septembre suivis, en octobre, de «l'interpellation des candidats à la présidentielle».

«Le calendrier est excellent»

Ce ne sera pas facile, reconna