Mont-de-Marsan envoyée spéciale
«Malade du tennis», c'est l'expression de la jeune Valentine, 15 ans et demi, pour expliquer le geste de son père. «Peut-être par amour, ajoute-t-elle, je ne comprends pas.» Petite et coquette, la jeune fille se présente à la barre avec toute sa combativité. Elle reste dans la ligne tracée hier toute la matinée par sa mère et son frère, celle de la famille unie, et du soutien indéfectible au père, accusé. Il comparaît depuis une semaine devant la cour d'assises des Landes pour avoir introduit du Temesta dans les boissons d'adversaires de ses enfants, et entraîné la mort d'un jeune instituteur de 25 ans lors d'un accident de voiture.
Deux ans et demi après, Valentine a encore du mal à croire aux 27 cas répertoriés parmi ses adversaires et ceux de son frère. «Je pense qu'il y a eu beaucoup de jalousie. Dans le tennis c'est comme ça, et encore plus chez les filles», avance-t-elle. Une façon de sous-entendre que, peut-être, certaines auraient profité de l'affaire pour justifier a posteriori des défaites. «C'est pas possible, insiste-t-elle. Il n'y a pas eu d'incidents. Rien de grave. Des filles fatiguées, oui, mais moi aussi, après trois sets je suis fatiguée.» Le président lui rappelle un match de juin 2002 au cours duquel son adversaire avait chuté contre le grillage, avant qu'on appelle le Samu. «C'est ce qu'elle raconte», affirme sans se troubler l'adolescente.
Poussée depuis l'âge de 4 ans à devenir une championne, elle est toujours classée parm